ST-MARTIN DE CORCONAC • L’ÉGLISE

Étude préalable

L’étude préalable de restauration de l’église sert à déterminer l’histoire et l’état actuel de l’église ainsi que les préconisations de restauration.

Nous en attendons donc beaucoup. Le cahier des charges en a été réalisé par l’architecte des bâtiments de France du Gard, Christian Saorine, qui connait bien notre dossier.

Voici les principaux éléments :

  • relevé des archives
  • analyse des éléments architecturaux
  • chronologie du bâti, au moins relative
  • relevés géométriques, plans, coupes…
  • analyse de l’état sanitaire des bâtiments
  • détermination des sondages éventuellement nécessaires
  • propositions visant la conservation du bâti, sa restauration, sa mise en valeur et sa mise en sécurité
  • propositions complémentaires concernant l’éclairage, le chauffage
  • évaluation du coût des travaux

Nous avons sollicité plusieurs offres et nous apprêtons à choisir l’une d’entre elles. Parallèlement, nous réalisons le dossier de demande de subvention, car cette étude coûte cher au regard du budget de l’association.

SMAC - Corconac

Une source d’information sur les états antérieurs de l’église : les visites pastorales

Les visites pastorales sont riches d’enseignements : elles se succèdent de 1611 à 1738 et permettent de connaître le desservant, l’état des bâtiments et des ornements liturgiques, ainsi que la situation religieuse.

Ainsi, il est dit en 1738 qu’il y a dans cette paroisse 353 personnes, presque toutes nouvelles converties.

Concernant plus spécifiquement le bâti, on peut noter les relations suivantes, riches d’enseignements :

En 1688 : « pas de tabernacle, ni de fonts baptismaux ni de serrure à la porte ».
En 1692 : « tout est en fort bon état ».
En 1720 : « il faut réparer la porte au cimetière et élever les murailles… ».
En 1723 : « l’église est voûtée et le bâtiment en est ancien et solide… Il y a un clocher au dessus de la porte de l’église fait en arceau, auquel est suspendue une petite cloche… La maison presbytérale est en bon état et suffisamment grande pour le logement du prieur ».
En 1738 : « il faut « refondre la cloche qui est rompue ».

Rappelons que St-Martin s’est trouvé au cœur de la guerre des camisards. Lors de l’incendie des églises de Saumane et de St-Marcel de Fontfouillouse en 1702, il y eut peu de dégâts à St Martin. De plus, Abraham Mazel avait épargné « par inspiration » le prieur curé Vedel (qui est présent lors des visites pastorales de 1688 à 1696). Celui-ci, en retour, intervint en 1705 pour que la peine capitale ordonnée à Abraham Mazel soit transformée en détention à la tour de Constance.

En 1810, la succursale de Saumane est transférée à St-Martin et pour pouvoir accueillir le desservant, la commune fait réparer l’église et le presbytère, qui étaient restés inhabités pendant 18 ans, mais sans en avoir le budget. Les ouvriers (le menuisier Gourdon de Lasalle, le serrurier Maroger de Lasalle, le vitrier Lebre de St-Jean du Gard, et le maçon Rouveirolle de Saumane), avaient accepté d’être payé un an après sur des reliquats, mais le sous préfet refusa cet arrangement. Le détail du payement des ouvriers montre que les réparations au presbytère furent importantes, mais que l’église elle-même fut simplement blanchie, l’autel réparé et le couvert révisé.

En 1839, il y a confusion lors de l’attribution d’un secours pour l’église paroissiale ; le maire écrit « M. le curé pense que cette somme doit être employée à réparer l’église de Saumane et nous celle de St Martin ». L’évêque répond que « vu qu’il n’y a plus de catholiques à St-Martin, et vu le triste état de l’église et du presbytère », il a demandé que « le titre de succursale soit transféré de St Martin à Saumane… », ce qui sera effectif en 1840.

Le cadastre de 1841 montre que la route passait sous le prieuré alors qu’elle passe maintenant au-dessus de l’église et du cimetière attenant.

En 1934, alors que des réparations sont nécessaires au toit, la commune cède l’église au propriétaire de la maison voisine Albin Poujol.

En 1975, le propriétaire de l’époque Simon Humbert fait refaire la toiture en utilisant des plaques d’éverite.

Depuis 2011, le nouveau propriétaire et l’association SMAC ont entrepris la réhabilitation de l’église pour l’ouvrir au public.

Source : Josette CLIER – Conservation Régionale des Monuments Historiques, Montpellier, 2012

Vue en coupe ouest/est • Petite Nef, mur nord

SMAC - Corconac